Master 2

Année de recherche et Master 2: comment et pourquoi?

Le mot « master » (ou « mastère ») désigne à la fois une formation universitaire et le diplôme obtenu au terme de cette formation. Cette formation s’effectue sur deux années, intitulées « Master 1 » (M1) et «Master 2 » (M2).
Le master s’obtient en validant des crédits (ECT) en fonction des Unités d’Enseignement (UE) suivies et des stages effectués en laboratoire de recherche.

1/ Généralités

Les étudiants en médecine doivent valider, soit au cours des premières années de médecine (PCEM2 et DCEM1), soit au cours de l’internat :

  • Le deuxième cycle des études de médecine (équivalent à 30 ECTS)
  • Des UE pour un total minimum de 18 ECTS£. Les UE peuvent être suivies et validées indépendamment sur plusieurs années.
  • Un stage de 2 mois en laboratoire (équivalent à 12 ECTS), mais les internes de spécialités peuvent bénéficier d’une équivalence pour le stage après avoir passé l’ECN.
  • Il est nécessaire d’avoir validé un niveau M1.
  • Classiquement, le M2 s’effectue en un an, au moment de l’internat. L’année de M2 comporte cinq mois de cours (de septembre à janvier), suivi d’un stage de cinq mois à temps plein dans un laboratoire de recherche. Le stage de recherche donne lieu à la rédaction d’un mémoire, soutenu oralement en juin.

Les modalités pratiques peuvent varier selon les facultés.

  • Un attrait pour la recherche
    Le master permet de découvrir le monde de la recherche de l’intérieur : en s’intégrant pendant plusieurs mois au sein d’un laboratoire, en participant à la réalisation d’un projet de recherche. Le master est la première étape d’un cursus scientifique complémentaire du cursus médical. Il est indispensable pour s’inscrire en école doctorale et préparer une thèse
  • La carrière hospitalo-universitaire
    Vous voulez devenir PU-PH… Pas de doute, il faut faire un master ! Pour accéder aux postes universitaires (maître de conférence, puis professeur – mais il faudra alors plus qu’un master !), il est souvent demandé aux internes d’acquérir une formation scientifique complémentaire.
  • Une envie de formation complémentaire
    Suivre un master permet d’acquérir/approfondir des connaissances théoriques (en plus de l’apprentissage pratique de la recherche). La thématique du master détermine le(s) domaine(s) des connaissances.
  • Les rencontres, la curiosité

Suivre un master peut aussi se décider au cours de l’internat au fil des rencontres : avec des médecins
impliqués dans des programmes de recherche, avec des chercheurs…
La curiosité est aussi (et surtout !) le moteur d’un projet de master : curiosité de nouveaux savoirs, envie de découvrir de l’intérieur le monde de la recherche…

2/PLanification d'un master 2

Nous vous conseillons de planifier votre M2 au moins un an avant le début effectif de celui-ci. La priorité sera de trouver l’équipe de recherche d’accueil et de déterminer avec elle la thématique et la question de recherche. Ces éléments vous seront en effet indispensable pour bâtir vos dossiers de demandes de financements. Les demandes de financement doivent être déposées au plus tard au printemps (voire décembre pour la médaille d’or) de l’année de début du M2.

Initialement, il est utile de multiplier les sources d’informations : internes plus anciens ou d’autres villes (ne pas hésiter à utiliser pour cela le réseau de l’AFIHGE et sa mailing liste), hospitalo-universitaires, chercheurs, sites internet des facultés…
Lorsque le projet est plus avancé (notamment lorsque la thématique est choisie, et l’équipe de recherche trouvée), l’équipe de recherche d’accueil accompagne (idéalement) l’interne dans ses dernières démarches : choix des enseignements, financements…

  • Prendre une disponibilité permet de se consacrer exclusivement au travail du M2 ; idéalement, la mise en disponibilité se fait sur une période de un an de novembre à novembre (il reste toutefois nécessaire de prévoir des aménagements pour le mois d’octobre précédant la disponibilité, car les cours commencent le plus souvent en octobre). Une mise en disponibilité nécessite d’avoir des ressources pour compenser l’absence de revenus.
  • Certains choisissent de réduire la disponibilité aux six mois d’hiver, en prévoyant des aménagements et une grosse charge de travail pour les mois où se chevauchent M2 et stage d’interne. Localement, certaines villes prévoient des postes aménagés pour faire de la recherche.
  • Enfin, certains internes poursuivent un M2 en parallèle des stages. Cela nécessite une faible charge de travail en stage, et la possibilité de s’absenter aussi bien des cours et du stage en laboratoire que du stage à l’hôpital.
    (!) Attention certains directeurs de Master 2 exigent la mise en disponibilité des internes sous peine de non validation. Renseignez-vous bien avant de vous inscrire !

3/Financement du master 2

La question du financement conditionne bien souvent la décision de suivre un master, mais surtout de la mise en disponibilité. Différents modes de financements existent. Le dossier de demande de financement est construit en concertation avec l’équipe de recherche d’accueil. Sachez enfin qu’il est vivement conseillé de demander plusieurs bourses (on n’est jamais trop prudent !) mais que les bourses et/ou l’année recherche ne sont que très exceptionnellement cumulables entre elles (il faudra faire un choix !)

L’année recherche permet de préparer un Master 2 de science. Elle est délivrée sur dossier selon l’intérêt de votre projet de Master 2. Elle permet de bénéficier de votre salaire d’interne (environ 1550 € net par mois) pour une durée de 1 an. Vous gardez la possibilité de faire des gardes dans votre CHU de rattachement avec l’accord du chef du service concerné. Il s’agit d’une modalité de financement comptant pour la retraite, ce qui n’est pas le cas des bourses « classiques ».
Vous pouvez en bénéficier si :
o   Celle-ci est réalisée au plus tôt au début de la deuxième année et au plus tard avant le dernier stage d’internat.
o   Elle s’effectue pour une période continue comprise entre un 1er novembre et un 31 octobre.
o   Les internes sont mis en disponibilité par le CHU de rattachement.

o   L’année-recherche est accomplie dans un laboratoire de recherche français agréé, reconnu par le contrat quadriennal université-ministère et participant à l’enseignement d’un diplôme d’études approfondies, d’un master de recherche ou bien préparant à la soutenance d’une thèse de doctorat ou dans un laboratoire étranger participant à une formation équivalente.
Renseignez-vous auprès des affaires médicales de votre CHU de rattachement pour connaître les modalités du dossier à fournir (CV, projet de recherche, lettre d’acceptation du directeur du laboratoire d’accueil…).

De nombreuses bourses sont disponibles pour le financement d’un master. Difficile donc de faire un liste exhaustive d’autant que selon la thématique de votre projet, vous serez éligibles à certaines et pas à d’autres. De façon générale, les principales sources de financement à considérer sont les sociétés savantes, les associations reconnues d’utilité publique et les collectivités locales dans une moindre mesure. Quelques exemples des principales bourses en gastro-entérologie:

– Bourse MAHGE: 20000€ distribués par la SNFGE tous les ans à un nombre variable d’interne. Dossier de candidature et renseignements sur le site de la SNFGE.

– Bourse SFED recherche : 15000 € distribués par la SFED à un lauréat chaque année. Dossier de candidature et renseignements sur le site de la SFED.

– Bourse de la fondation ARC: jusqu’à 35000 € annuel pour une thématique de recherche en cancérologie.Dossier de candidature et renseignements sur le site de la fondation ARC.

– Bourse de la fondation Biocodex: distribution d’une bourse annuelle de 25000 € pour une thématique de recherche en lien avec le microbiote intestinal. Dossier de candidature et renseignements sur le site de la SNFGE.

 

Enfin, les laboratoires de recherche et les services hospitaliers peuvent avoir la possibilité de vous financer (via des contrats, des PHRC…). C’est pour cela qu’il ne faut surtout pas hésiter à aborder la question du financement avec votre chef de service ou le directeur du laboratoire d’accueil.

Par exemple :

– Bourse du Fonds d’Etudes et de Recherche du Corps Médical (FERCM) : distribution de 16 bourses annuelle de 14000 €, à destination des internes d’Ile de France. Dossier de candidature et renseignements sur le site de l’APHP.

– Bourse de recherche biomédicale du biocluster Genopole : jusqu’à 65 000 € pour les projets de recherche impliquant le centre hospitalier Sud-francilien. Dossier de candidature et renseignements sur le site du Genopole.

L’année de médaille d’or est atttribuée par le CHU ou le CHRU dans lequel vous avez effectué votre internat. Au terme d’un concours, un nombre variable d’interne selon le CHU, se voit offrir la possibilité de prolonger son internat d’un an afin de mener à bien un projet novateur dans un laboratoire ou un service clinique en France ou à l’étranger.

 

La candidature se fait auprès du service des affaires médicales du CHU et doit très anticipée (remise du dossier en décembre).

Il est possible de palier au manque de salaire ou de bourse en effectuant des gardes dans les structures accueillant des internes (avec accord de la direction) ou en effectuant des remplacements dans des structures privées (cf Remplacement). Cette solution, tout comme ne pas prendre de disponibilité, implique de ne pas consacrer tout son temps au master ; il est important d’en discuter avec les responsables du master, et le directeur de stage.